Niort

Niort, le 24 Avril 2018

Au nom des Anciens Combattants et Résistants Arméniens de France
(ANACRA) je remercie principalement, Mr Jérome Banoge, maire
de Niort et les membres de la municipalité, d’avoir bien voulu organiser
la commémoration du génocide des Arméniens perpétré par les turcs, le
24 avril 1915, il y a : 103 ans.

Je remercie également : l’Association, « Arménie 79 » en la personne
de Mr Gagig Melkonian, pour ses activités en faveur de l’Amitié
Franco-Arménienne.

Cette stèle, qui symbolise la reconnaissance du massacre est émouvante
par sa sobriété. Elle comporte :

  • une plaque rappelant les crimes odieux d’innocents,
  • et les drapeaux tricolores des deux pays qui se trouvent côte à côte,
    évoquent l’attachement des deux pays à la justice.

En effet, la France et l’Arménie entretiennent des relations amicales
enracinées dès le Moyen Age. Et depuis, la France a toujours a été nos
côtés. Après les événements tragiques elle accueilli les survivants.
Et aujourd’hui les Arméniens se sentent redevables à la France et ne
l’oublient pas.

Ils ont participé aux combats pour la liberté, allant jusqu’à mourir pour la
France au champ d’honneur pendant la première et seconde guerre
mondiales, ainsi que dans la Résistance.

Le Ministre des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian est
aujourd’hui, présent au côté des Arméniens, à Erevan, devant le
monument commémorant le GENOCIDE, comme nous aujourd’hui, à
Niort, comme dans de nombreuses villes de France, et dans le monde,
pour rendre hommage aux innocentes victimes de la barbarie.

Monsieur le Président Macron s’est engagé à créer, un jour de
commémoration du 24 avril et, de se rendre en Arménie en octobre à
l’occasion du XVIIe Sommet International de la Francophonie qui se déroulera à Erevan, car, depuis 2008, l’Arménie en est membre à part entière. Elle compte plus de 200 000 Arméniens francophones.

J’ai fait mes classes d’Elèves Officier de l’Armée de Terre, tout près de
Niort à Saint Maixent et trois de mes collègues de promotion m’ont
accompagné pour être avec nous pour cette occasion.

Les Français d’Origine Arménienne, rescapés de ces crimes, ont trouvés
asile en France, car dans la rage d’exterminer les sujets chrétiens de
l’empire ottoman qui a fait non seulement 1.500000 victimes innocentes
arméniennes, mais qui s’est aussi prolongée par l’exécution de 300.000
grecs et de 200.000 assyro-chaldéens.

Ces crimes étaient bien organisés et programmés.

Parmi le triumvirat de cette funeste entreprise, Enver Pacha, Djemal
Pacha, et Mehmet Talaat Pacha, le ministre de l’intérieur turc et
organisateur dont le télégramme du 29 septembre 1915 , donnait
l’ordre : « d’exterminer tous les Arméniens présents en Turquie,
quelle que soit l’horreur des mesures et sans considération de
sentiments de culpabilité, qu’il s’agisse d’hommes, de femmes,
d’enfants, sans exception ».

C’est bien un ordre !
Un ordre de tuer, de massacrer, d’exterminer les Arméniens.
Un ordre de les éradiquer, et cela se nomme>>> : Génocide.
Ce Génocide a été vécu par nos aïeux, et pour nous, petits-enfants et
arrières petits-enfants de survivants, ce crime n’appartiendra jamais au
passé.
Nous devons extraire la vérité du mensonge et le clamer haut et fort.
Car cette page noire de l’Histoire du XX° siècle est toujours controversée
par les turcs, malgré toutes les preuves et témoignages.

Niant toujours son passé, la Turquie créée par Mustapha Kémal, héritière
de l’Empire ottoman , se réclame encore aujourd’hui , avec son président
Erdoghan, de mythes nationalistes et religieux, préconisant la
destruction des minorités, emprisonnant les opposants.
Il est incroyable de voir l’obstination des turcs à nier des faits historiques.
Nier veut dire persévérer dans le crime.

En effet, si le premier génocide du XX° siècle, commis en toute impunité,
avait été reconnu et pénalisé, nous n’aurions pas eu à déplorer :
NI LA SHOAH PAR LES NAZIS
NI LES VICTIMES DES TUTSIS DU RWANDA,
NI DES CAMBODGIENS AVEC LES KHMERS ROUGES,
NI LES EXACTIONS QUOTIDIENNES CONTRE LES CHRETIENS
D’ORIENT AVEC LE DAESH.

Le combat, pour la cohabitation pacifique des cultures et des peuples
reste un combat universel pour sauvegarder la dignité de l’homme.
Les Français d’origine arménienne, remercient la France, la terre
d’accueil, qui a reconnu publiquement le 18 juin 2001, ce crime envers
l’humanité, et ce, malgré toutes les pressions diplomatiques d’Ankara.
Et, depuis 30 états lui ont emboité le pas et l’ont reconnu.
Et, pour répondre à ce geste généreux, les turcs continuent à nier les faits
historiques irrévocables.

Je tiens aussi à rappeler qu’après la reconnaissance du génocide, le
travail de deuil ne pourra s’accomplir que, par la pénalisation du
négationnisme.

Aujourd’hui, les petits enfants des survivants ont regagné leur fierté, ils
prennent le flambeau pour que cette mémoire ne soit pas enfouie.
Ils attendent que justice soit faite, et que la Turquie reconnaisse enfin,
cette vérité historique.

VIVE LA FRANCE, VIVE L’ARMENIE.
VIVE L’AMITIE FRANCO ARMENIENNE
Garbis Nigoghossian
NIORT, le 24 AVRIL 2018